Hier après-midi j’étais dans un salon d’attente dans lequel se trouvait une télévision qui passait sans discontinuer les programmes de BFM TV. A vrai dire je ne me suis jamais vraiment intéressé à ces chaînes TV en continue. Surpris par une attente trop longue à mon gout et n’ayant aucun livre, je me suis laissé entrainer à regarder le feuilleton de l’accident provoqué par l’humoriste Pierre Palmade, notamment concernant sa mise en garde à vue. Quel choc ! pas au sujet de son histoire, mais au sujet de la médiocrité sur la façon ou les choses se déroulaient sur cet écran qui me faisait face : Des reporters devant la porte de la clinique où il a été transféré pour la garde à vue qui n’avaient rien à dire, si ce n’est des banalités pour tuer le temps, des invités sur le plateau télé dans la même situation. Le bouquet fut les images projetées en fond d’écran pour tenir le spectateur en haleine : vue sur des petits débris de voiture autour d’une borne sur le bas-côté du lieu de l’accident, vue sur des traces de pneus dans le champ où une voiture est allée certainement s’écraser, vue sur des barrières de protection toujours présentes, vue sur le village proche de l’accident, vue sur un panneau de signalisation indiquant la direction prise par la voiture de Palmade etc. etc. Tout cela animé par des journalistes fidèles des matinales d’Europe N, lorsque j’allais au travail. Quelle honte d’être descendu si bas. Quelle honte de participer à cette entreprise qui consiste à prendre les gens pour des attardés mentaux que l’on assujettit à regarder, souvent pendant des heures, qu’un ramassis de non-informations en leur faisant croire que grâce à ces reportages faits sur le vif, ils sont les mieux informés. Ce type de journalisme est tombé bien bas. La question que l’on peut se poser est : à qui la faute ? à ceux qui produisent ces émissions ou à ceux qui les regardent.
Parfois je me demande si Orwell n’était pas le plus grand futuriste avec son roman très connu publié en 1948 qui porte comme titre 1984. L’auteur fait une satire du totalitarisme en se projetant en 1984. Par son pouvoir de prémonition, il imagine ce que pourrait devenir un état dans lequel une classe d’individus, les « Prolétos » s’est laissée soumettre par une classe supérieure composée des membres du parti au pouvoir. Les « Prolétos » ne connaissent qu’une vérité celle que diffuse le parti sur des télé-écrans, appareils à fabriquer des images et diffuser des programmes, mais aussi à surveiller les gens. Toute l’information diffusée est totalement programmée et maitrisée par le « ministère de la vérité », chargé de la propagande, qui n’hésite pas à des fins politiques à effacer le passé. Le forfait majeur pour cet état est le délit de penser. Il n’hésite pas à inventer une nouvelle langue le Néoparle qui est une réduction de la langue originelle à un petit nombre de racines pour éviter aux gens de formuler facilement ce qu’ils disent et corolairement ce qu’ils pensent. Je n’irais pas jusqu’à faire une comparaison avec la façon avec laquelle nous nous exprimons dans les SMS, les mails etc , mais ….
Ce livre nous met en garde sur les risques que présentent ces chaines qui favorisent la création d’une catégorie de « Prolétos » au sens du livre D’Orwell qui n’est guidée que par les sentiments provoqués par les images qu’ils voient et les discours entendus. La conséquence est que le désir et les rêves de ces « Prolétos » ne leurs appartiennent plus, ce sont ceux des médias.
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